Mon fils aîné

- Mais, et le grand ?

- Le grand ? Il est là, il est avec moi

"Il a du coeur

Il aime la vie

Et la mort ne lui fait pas peur" 

(Coucou Higelin !)

Malin comme un singe, fort comme un lion, il se pose là. 

Je ne sais pas pourquoi, un jour comme ça, il me dit qu'il me doit tout, la vie, ce qu'il a, ce qu'il est. Et pourquoi il voudrait pouvoir réaliser en retour le rêve dont je parle depuis toujours ("ma" bicoque au bord de la mer)

Il parle, il parle, il parle

Il parle trop, comme moi autrefois, comme son père aussi.

- Tu t'rends pas compte de tout ce que tu as fait pour nous ! Tu nous a élevés toute seule, t'as tout fait, tu fais tout, t'es... PARFAITE (moi, dans ma tête : heum, heum... J'en crois pas mes oreilles), et puis je SAIS -il appuie sur "sais"- que t'as déprimé pour nous, je l'sais. Non, maman, on te doit tout... et d'ailleurs, ta bicoque au bord de la mer, si je peux, si j'en ai les moyens, et c'est bien parti pour, bon on ne sait jamais, je te l'offrirai, ah ouais, y'a pas, ah ouais !

- "Té, grand couillon, tu fais pleurer ta mère !"

Comments

[Corine Caporlan]

Rarissime un ado qui sort des choses pareilles à sa Maman. On le reconnaît souvent bien après ces choses-là sur le mérite, l'amour et parfois les sacrifices d'une Maman (je ne suis pas Maman mais
j'observe et écoute et je me souviens...).
Il doit avoir une belle maturité.
Tu as là une belle récompense et ça, ça fait chaud au coeur.
Je continue ma visite.

[natalis, DES CAUCHEMARS, DES REVES et LA VIE]

Oui, j'ai beaucoup de chance. Dans un de mes premiers articles où je parle de mes enfants ("maman est folle" je crois), je parle avec sarcasme envers moi même de la maturité que l'on reconnaît
parfois à mes enfants. Il est vrai que dans les périodes les plus aiguës de ma bipolarité (appelée autrefois psychose maniaco-dépressive), ils étaient très jeunes, ont du faire face à une mère
mi-présente, mi-absente, qui passait d'états de profonde souffrance qui la rendaient inerte et morbide, à des excès d'activité, impossible à suivre, dans ses propos comme dans ses actes, sans
sommeil et sans répit, en ne sachant pas à l'époque que c'était dû à une maladie. Ils se sont souvent "débrouillés tous seuls", je les admire beaucoup. Il y a deux ans, ils ont qussi failli
perdre leur mère, et lui ont sauvé la vie. Ceux à qui j'ai donné la vie, m'ont aussi donné la mienne, je leur dois énormément. Ils ne me tiennent rigueur de rien, et j'étais vraiment surprise
quand mon fils aîné m'a déclaré que son frère et lui me doivent tout...