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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 06:18

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J'avais mal presque partout.

Je me suis massée avec les pouces, le point du dos, les points de la nuque, le point du genou, le point de la sciatique, le point des jambes fatiguées, le point de l'aérophagie, le point du stress et... mes points de la colère.

Je n'ai presque plus mal nulle part, et je dors enfin !

 

REF. Dr Roger Dalet - "Supprimez vous-même vos douleurs par simple pression d'un doigt"

           "Le Livre de Poche" - 5€


(sauf pour mes points de la colère)

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 05:15

 

images (24)

 

Quand le matin, je capte les premières sensations et/ou pensées de la journée, comme si c’était le conseil que m’a porté la nuit, je me dis t’as de la chance, fais en bon usage

 

Ce matin, je sens le linge mal séché par temps de pluie. J’ai dormi trop couverte, mais bien,  si bien dormi, que même si je m’éveille transpirante et sentant le « gnian » comme disait une ancienne amie, c’est bon de ne me trouver que comme un paquet de linge, juste à relaver, je n’ai pas encore repris le cours de mes pensées, je n’ai mal nulle part.

 

Ce matin, il est trop tôt pour se lever, mais mes  oiseaux chantent depuis longtemps, et les premières pensées du jour m’assaillent déjà. Je me réjouis si mon cœur ose dévoiler quelque émotion, mais j’appréhende qu’un charmant et innocent émoi se mette à croitre et multiplier, à en amener un autre, et encore, jusqu’à m’envahir, jusqu’à m’exploser, jusqu’à… me disloquer une fois de plus.

 

 

Le matin,  

même  si je me suis couchée et endormie rassurée et pleine d'espoir, etmême s’il est ensoleillé, m'horrifie. EtMême si aujourd'hui, j'ai quelque chose à faire de précis,  bien préparé la veille.

Il va falloir me doucher,  m'habiller, sortir, aller vers quelqu'un inconnu, parler, de moi et de petits problèmes. Puis il va falloir aller vers  le marché,  affronter la foule, faire quelques courses et rentrer.

Normalement,  plus la journée  avancera  vers  la nuit et le moment de me coucher, lire et dormir, plus mon affolement s’atténuera.

Un jour, mais quand, le processus s'inversera, je serai contente de m'éveiller naturellement à l'aube, prête à abattre des montagnes. J'essaie de penser à cette perspective.  J'aimerais que tu me connaisses aussi ainsi, et pouvoir te dire ou t’écrire dès le petit matin que je t'aime.

 

Ce matin, je pense que les enseignements d’avant l’endormissement, permettent au sommeil de faire travailler l'esprit utilement pendant la nuit et de se réveiller sur des éclaircissements. Car pour une fois, tu as révélé  ce que tu penses et ressens toi-même, et non plus ce que tu as l'impression que je pense et ressens. Tu as dit avoir peur en l'avenir, peur de "finir seul comme un chien", et peut-être besoin d'aide. Tu perds brutalement l'espoir d'une vie meilleure, (« tu n'y as sans doute pas droit »), peur d'être abandonné (que je t'abandonne). Comme si tout s'écroulait AUTOUR  de toi, tu perds instantanément ton optimisme, « la source de tes inquiétudes résidant aussi en l'indécision dans laquelle tu te trouves ».

J’écoute étonnée, ton effroi soudain de n’avoir peut être qu'une dizaine d'années à vivre pour en finir avec un probable cancer. Et que tu n’aies plus de temps à perdre pour vivre avec la seule avec qui c’est possible (grâce à l’amour)

 Sans t’en douter,  tu m’aides à faire un peu la lumière sur la mienne peur, cette panique, de vivre en couple, sous un toit commun, tous les jours. Je doute très fort que les hommes et les femmes soient faits pour vivre ensemble.

 

 

 Ce matin au réveil, j'entends des échos

J'entends : "Prend ton temps mais fais vite", "je sais que tu souffres mais fais des efforts", "soigne toi mais n'oublie pas de penser à nous", " l'idée de vie en couple ne te plait pas, tu as besoin de solitude, oui, mais  « pourquoi  il faut que ça tombe sur moi" ? » " tu as des angoisses, ok, mais rassure les miennes ", "... Je ne veux surtout pas te mettre de pression..."

La double contrainte est une pression.  

Sinon, c'est tout ce que j'ai à dire ce matin

 

 

Ce matin, j’ai très mal à la tête, cette nuit j’avais dormi profondément.

 

Ce matin, je sens un contrecoup, je me dis pas de panique, prends ton temps, reste tranquille et ne te laisse emparer par rien aujourd’hui

 

Ce matin, je me réveille la bouche pâteuse et l’esprit embrumé, j’ai fait un terrible cauchemard. Je téléphone à L. notre copine du petit bar, pour  lui dire que j’ai rêvé que tu m’avais dit hier soir que tu partais, t’a t elle vu ce matin ? Elle me répond d’une voix blanche, hésitante, gênée même, que tu es passé la voir tôt avec ton sac à dos, que tu dois être à la gare à présent.

 

Ce matin, mon manteau rouge est plein de terre, le reste de mes vêtements et mes chaussures aussi. J’ai mal partout. J’ai été étranglée, rouée de coups, et agonie d’horreurs criées en pleine rue à quelques pas de chez moi. C’est à cause de cette nuit dont tu ne te souviendras que par mes larmoiements répétés. Quand tu  –imagineras tu-  m’auras fait passé LE test, celui de la  violence extrême, où tu m’aurais malencontreusement fait payer pour toutes les autres, et pour  voir si je dépasserai cette ultime limite, celle qui pour celles-ci, aura marqué leurs départs. Mon ultime limite sera dans presque un an et demi plus tard, quand je me trouverai pendant 5 jours en réanimation intensive, après m’être agressée moi-même.

 

Ce matin, le réveil est enchanteur, je voudrais faire l’amour, si merveilleusement qu’hier soir, mais tu me dis : « Tu n’en a jamais assez ! »

 

Ce matin, je n’ai pas d’états d’âme

 

This Morning is a beautiful morning. C’était une très bonne idée que de m’occuper de calmer mon yang, de m’occuper de mon « Comment je tiens debout entre terre et ciel » et de faire se dilater mon diaphragme. J’ai toussé, ai eu mal aux poumons, et ce matin, je me mouche, en pensant que je fume vraiment trop en ce moment. Oui, ce matin est un joli matin, où après une bonne nuit de sommeil paisible, je me sens prête à vivre.

 

Ce matin, il est cinq heure et quart, je sens que c’est le moment de me lever. Mes oiseaux chantent, le jour commence à apparaître. Je me réveille comme si j’avais choisi cette heure. Elle s’impose et la journée s’annonce like a beautiful day.

 

Ce matin, j’ai dû mettre mon réveil car j’ai rendez-vous avec le président de l’Oreille.

 J’ai pensé au sépia officinalis, à l’huile d’onagre. Hier soir j’avais mis menthe poivrée sur les tempes et le front et petit grain bigaradier sur les poignets. J’ai extrêmement bien dormi.

 

 

 

 

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 22:25

 

Je pense à Jean-Louis Fournier. J'aime bien Jean-Louis Fournier.                            

J'ai lu plusieurs fois « Il a jamais tué personne mon papa ». Je l'ai confié à un homme, un alcoolique, qui avait des enfants, loin. Lui proposer ce livre, c'était lui dire que je l'aimais, et aussi que je souffrais, mais que je l'aimais, mais que je souffrais, mais que je l'aimais... Il ne l'a jamais lu.

Il me l'a rendu avec d'autres, après que je lui ai dit qu'il était devenu pour moi comme l'alcool pour lui, un produit toxique, dont je ne voulais plus absorber une seule goutte.

J'ai lu aussi, deux fois « On va où papa ? », et j'ai ri de bon cœur malgré une phase dépressive naissante, enfin j'ai ri au début surtout. A la fin, j'étais plutôt crispée, mais aussi pas consolée du tout de n'avoir que du mal à seconder mon fils dans ses recherches difficiles d'orientation. Quelque soit la relativisation que nous pouvons faire sur nos degrés de difficultés avec nos enfants, les proches, les enseignants, les éducateurs, les professionnels, savent toujours trouver des trucs bêtes à dire pour nous rassurer ou nous culpabiliser. Et je savais bien ce qu'est la chance de la bonne santé, de la beauté, des capacités intellectuelles et physiques, même non/mal utilisées, enfin pas comme le voudrait notre  « bon sur moi ».

Jean-Louis Fournier  m'intéresse (en plus j'adore les spectacles de Pierre Desproges)

Comment arrive-t-il à se servir aussi bien, aussi souvent de l'humour pour s’encarapacer ? Bon, c’est un sujet contre-versé, surtout s’agissant de parler de ses deux enfants handicapés…

Ca m'arrive à moi, comme si ça me poussait tout seul, d'utiliser l'autodérision, l'ironie, le cynisme, d'être terre où ça fleurit, mais je dois émettre des phéromones qui font faner ce genre de plantes trop vite. Ca ne dure pas avec moi. Je redeviens si fragile ou si sérieuse (où est passé ton humour maman ? Moi : oui, c'est vrai, où est il passé ?)

 

A  PROPOS  DE  MES ENFANTS

Pour qui je voudrais écrire le restant de ma vie

 

De mon côté, il y a de nombreuses années, j'ai eu une sorte d'illumination. Je me mettais à écouter et à chanter souvent la chanson de William Sheller qui disait en partie :

«  Maman est folle, on n'y peut rien

    Mais c'qui nous console

    C'est qu'elle nous aime bien

    Quand maman rigole

    On oublie qu'on a faim

    Que c'est l'heure de l'école

    Qu'on a peur des voisins.

    Et toi Léopold, surtout ne dis rien

    Les gens dans leurs cache-cols n'y comprendraient rien... »

J'adressais à mes enfants un message subliminal. Là aussi je leur disais que je les aimais -mais que je souffrais- mais QUE JE LES AIMAIS ! Et puis qu'ils ne s'étonnent pas, si souvent, les gens sont méchants et/ou bêtes et/ou juges et/ou exagérément gentils ("Maman, cette dame, je ne l’aime pas, elle sourit trop tout le temps" ), c'est que souvent les gens dans leurs  quant–à-eux-cache-cols  ne comprennent rien, c'est parce qu'ils ne savent pas.

 

Car, chez moi, c’est moi l’handicapée.

J’ai la chance inouïe que « mes » garçons soient en pleine possession de leurs capacités physiques,  intellectuelles, et humaines de, je dirais, très bonne qualité. Je n’ai que de légers problèmes d’accompagnement dans leurs désirs/non désirs, choix/non choix d’orientation  scolaire.

J’ai aussi la chance de n’avoir jamais fantasmé sur ce qu’ils pourraient bien devenir plus tard. Enfin, ce n’était pas trop dur pour moi, car…

… pour de bêtes raisons de troubles de mes humeurs et/ou de ma personnalité, je les ai laissés carrément livrés à eux-mêmes dès très jeunes, embourbée que j’étais au fonds de trous si incroyablement profonds et sombres que j’en suis devenue quasiment amnésique (où étais-je donc ? Avec mon humour ?), ou, envolée vers des vies où ils étaient bien incapables de me suivre (et où là ça rigole vraiment trop)

J’ai aussi refusé d’entendre leurs avis quand ils souffraient de ma passion démesurée pour un homme et de ses conséquences sur notre  rendu fragile  cocon familial. Je me suis en plus mise à être trop soûle presque tous les soirs, puis presque tous les jours, et à  abuser de mes drogues, d’accès facile, grâce à mes traitements incontournables ( A vie  a dit Mr psy). J’ai même osé l’impardonnable, leur confier, à eux ! Oh là, quand j’y pense…,  mes douleurs récurrentes, quand je n’avais plus personne à qui parler croyais-je.

Evidemment on m’a souvent sévèrement jugée pour mon inconséquence, en plus d’oublier pas mal de règles d’éducation auxquelles je ne comprenais pas grand-chose, toujours en doute de leur utilité, ou de leur efficacité, par rapport à quoi d’ailleurs ?

Mais, eh oui, quelques uns -enfin peut être un(e) seulement, ou peut-être n’est-ce que moi, quand je voulais me rassurer, ont, je garde la troisième personne du pluriel quand même, je peux bien rêver, admiré mon exceptionnelle capacité à respecter leur liberté ! , et constaté que « compte-tenu des circonstances », ils ne sont pas si mal que ça…, plutôt « trop » bien élevés, autonomes (tu m’étonnes !), voire matures, et que j’ai même de la chance qu’ils … me parlent !

 

Quand je me crois plus forte que la maladie, plus forte que les drogues, plus forte que ma passion, je sais que rien  ni personne n’a le moindre pouvoir d’altérer l’étendue de mon amour pour mes enfants, ni de me jeter la moindre pierre.

 

Mon cœur et mon ventre gorgés d’amour leur disent à chaque instant :

 

« Je t’ai mis au monde et tu ne m’appartiens déjà plus, je te propose l’espace de ma vie d’où tes pas, dès les premiers te mèneront et te ramèneront si tu le souhaites. Auprès de moi, tu es libre. Que tu sois et deviennes, tel j’apprendrais à te connaître. Je ne te domine pas et tu ne me domines pas. Que tu te nourrisses et t’abreuves  de ce qui est goûteux en moi, et je ferai de même avec toi. Je ne suis pas reine et tu n’es pas roi. Au-delà de cet espace, de multitudes d’autres s’offrent ou se ferment, tu peux entrer, ouvrir ou passer ton chemin, te nourrir toi et t’abreuver de tout ce que tu y trouveras de goûteux, n’oublie pas que personne en ces espaces n’est reine ou roi, personne ne doit se permettre d’abuser du moindre pouvoir.  Continue et  raconte-moi »

 

Je ne m’appartiens pas non plus, je suis vieille et je n’en finis pas de faire ma connaissance.

Mais la plupart du temps je ne suis pas plus forte que la maladie, que les drogues, que la passion. Ce sont les enfants qui le sont. Combien ai-je d’enfants déjà ?

 

A  PROPOS  DE  MA  MERE

 

Puisses-tu ne plus connaître que la paix

 

A  PROPOS  DE  MON  PERE

Qui aurait bien aimé que j'écrive un roman qui parle de lui, mais que de lui je crois, et de son vivant si possible

 

C’est vrai, quand Zoé Oldenburg dont je ne savais rien, a sorti son « Procès du rêve » (comprendre procès du père), il me l’a offert, accompagné d’un article flatteur du Monde des Livres, glissant son admiration pour une fille qui consacrait tout un ouvrage à son père. Il adorait aussi la chanson de Daniel Guichard « Mon vieux » qui décrit un personnage fané et tristounet, et qui se termine par un émouvant « PAPA ! »

Contrairement à Précious, l’héroïne du roman « Puch » de Sapphire, je ne me suis jamais demandée « pourquoi moi ? » Je pensais bien être la digne fille d’un père tel que le mien, mais je ne me rendais pas compte à quel point il fut indigne d’une fille telle que moi (et de ses nombreux autres enfants). Il ne m’a pas violée dès l’âge de 3 ans, ni ne m’a engrossée, mais il y a diverses manières d’être indigne de sa progéniture. Je l’ai cru uni-dépressif, névrosé obsessionnel - ce qu’il avançait lui-même -, il était probablement bipolaire et/ou  pervers narcissique (eh ! Ce ne sont pas des accusations, ni des gros mots, juste une simple et concise description)

Je dois dire que moi aussi, quand je commence à m’y mettre, je suis bien capable de m’auto-diagnostiquer à foison, selon mon humeur, en plus avec internet, on  peut se régaler. Lui n’avait que sa nombreuse littérature et ses cours de 1ère année, 2ème année, licence, 4ème année (maîtrise non passée) de psycho. Ses loisirs pour sa retraite.

Depuis qu’il est mort, c’est à dire des années, c’est moi qui lis ses anciens bouquins de cours, en m’ énervant sur pas mal de ses annotations, où je retrouve tous ses vieux poncifs tant entendus, alors pour ne pas me sentir parasitée, je les gomme en l’engueulant un peu tout fort.

 

Bon, on ne peut pas dire qu’il en ait tiré beaucoup de leçons au sujet de l’optimisation de sa communication, à part quelques expressions qui me laissaient quelques minutes l’espoir de comprendre quelque chose à ses interminables explications, du style « autrement dit » ou « par conséquent », mais à part ça, il m’aura insufflé l’esprit de doute et de scepticisme face à toute théorie, c’est déjà pas mal !

 

A   PROPOS  DE  MON  PERE (2)

 

Vu comme c’est parti, c’est possible que je sois en train de lui réserver un chien de ma chienne, ça risque d’être un sacré procès par contumace (et sûrement pas aussi joliment écrit que par Zoé), il aurait été content s’il avait su. Mais avant ça j’ai d’autre boulot à faire.

 

A  PROPOS  DES  HOMMES

 

Rien à dire

 

A PROPOS DE MON AMIE

 

Nous ne refaisons plus le monde des heures durant, mais chacune de nous s’est mise à aller vers les quelques petits mondes à l’intérieur du grand, où nous pouvons continuer à aller vers nous-mêmes. Cela nous console un peu de nos constats d’impuissance, des exacerbations de nos émotivités, et nous nous racontons nos découvertes.

 

 

A la question de savoir à qui je proposerais de m’accompagner si je n’avais le choix que d’une seule personne pour devoir vivre sur une ile déserte, ce serait à elle

bicoque au bord de l'eau - île

 

A PROPOS DES HOMMES

 

Je commence à me demander si celui qui s’est comporté de la façon la pire de tous dans la réalité qui était mienne, n’est pas, dans la réalité universelle, le meilleur. C’est le seul entre tous que j’ai vraiment voulu séduire, alors qu’il ne faisait que m’apprécier. Il  profitait spontanément de la passion que je lui vouais et simplement ne la partageait pas. Ses prudences, ses retraits m’apparaissaient comme des rejets. Plus tard, quand submergée de vexations et de frustrations, je lui mentirai sur moi afin qu’il me haïsse, il exprimera une colère d’incompréhension, parce que avec et malgré toutes les épreuves que nous nous étions infligées, il commençait lui à comprendre comme je l’avais aimé, et à croire qu’il m’aimait. 

 

 

 

 

 

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 21:45

 

gghrthrhJe suis attachée, nue, sur un lit roulant, ou plutôt enrobée d’un grand drap qui glisse tout le temps. Allongée sur le dos, je peux juste soulever le menton pour voir mon corps de jeune fille, impudique. Je trouve quand même que cette espèce de collier de perles de gamine qui se tortille autour de mes seins, en guise de soutien-gorge, c’est limite. Mes gestes sont retenus par des liens, mais j’essaie tant bien que mal de cacher ça avec un bout de drap qui ne tient pas en place de toute façon. Le type qui m’engueule quand je bouge, j’ai bien l’impression qu’il en profite, qu’il se rince l’œil. Il fait de l’ironie grinçante avec moi, mais ça ne marche pas. Enfin je m’en fous de son humour. L’autre est plus doux, plus discret, et puis heureusement il y a la grande maman noire, plantureuse à souhait, forte et tendre à la fois. On dirait que je fais mal à son cœur. En fait ils ont dû passer pas mal de temps à s’occuper de moi, à me surveiller, à vérifier que je ne risque pas d’être détachée, à attendre que j’ouvre un jour un œil. Ils m’ont mise dans le coma pendant des jours pour je ne ressente pas les douleurs de tout ce qu’ils m’ont fait. Ou pour autre chose...

Je suis dans un chalet perdu entouré de neige et je me demande bien ce que je fais là, pourquoi il m’ont passée au karcher quand je suis arrivée et ce qu’ils ont fait de mes vêtements. « Vous savez dans quel état vous êtes arrivée ? » me dit le cynique «  Quoi ? Pas toute nue quand même ? » « Pas en état de prendre la moindre douche en tout cas, et les vêtements, nous on n’en a pas vus »

Qu’est-ce que j’ai bien pu faire, je prends mon collier autour des seins pour un maillot de bains. Pourquoi suis-je si fatiguée, et attachée, pourquoi on me glisse un bassin sous les fesses comme dans les hôpitaux, je ne suis pas dans un hôpital, et je n’arrive pas à me concentrer pour faire pipi, mais je saigne, c’était fini mes règles pourtant, non peut être pas. On me lave, on me met une couche comme à un bébé. Bon, maintenant que je suis réveillée, je peux partir ?

Du temps passe, je somnole, la lumière est blafarde. Quand le gentil passe, j’essaie de lui faire comprendre, que je dois partir, que ça va. Mais qui suis-je ?

C’est Noël et j’ai le droit de voir mes enfants à travers la vitre, ils sont avec ma sœur (laquelle ? On dirait celle qui habite si loin), ils sont tout petits. On se fait coucou à travers la vitre. C’est tellement triste.

Ils me diront plus tard qu’ils étaient venus près de mon lit, qu’ils m’avaient embrassée, que ma sœur, en fait celle qui n'habite pas loin, avait dit d’un ton joyeux : « tu sais quel jour on est aujourd’hui, le 14 juillet, c’est la fête nationale ! », mais je ne m’en souviendrai jamais, même en faisant un effort, en essayant d’écrire sur un papier quel jour j’étais arrivée, et par quels services j’étais passée. En tout cas, je ne saurai jamais dans lequel on a gardé mes vêtements, personne ne les a retrouvés, pourtant mon fils m’a assuré qu’il m’a habillée avant qu’ils m’emmènent.

J’étais arrivée le 10 juillet. Ils m’ont mise dans le coma et m’ont fait trois dialyses, après j’étais attachée à un cathéter et à une perfusion. Ce n’est pas la même chose ? Pour quoi faire ? Et pourquoi je l’ai su par mes enfants. Pourquoi c’est eux qui m’ont dit l’énorme dose de lithium que j’avais dans le sang ? Et pourquoi ils me demandent pourquoi ? Je dirai j’ai juste voulu dormir-mais ce n’est pas un somnifère le lithium-ni même un anxiolytique-alors j’ai pensé qu’il fallait en prendre beaucoup. Pour dormir.

Oui j'ai dit ça, à ces enfants si grands...

On me promet que je vais pouvoir partir, mais c’est plus long que prévu l’attente, pour une histoire de changement de personnel, ou de chef qui doit prendre une décision. L’espoir me rend l’attente supportable, je ne sais pas qu’on est en train de me tendre un piège. Quand enfin toute l’équipe du chalet me dit au revoir et bonne chance, toujours attachée sur un lit (un autre ?), deux types m’accompagnent dans un ascenseur, et je monte, je monte, pourquoi ? Le piège. J’arrive dans une sorte de centre d’accueil, on m’octroie une chambre. Je suis arrivée avec un groupe en fait, pour un stage. Il y a une sorte de hall immense avec un grand bar vide. Quand je sors de l’ascenseur, plusieurs personnes m’accueillent dont un capitaine de bateau, les cheveux blancs, sa casquette avec une ancre devant, et un grand sourire chaleureux. Mais ce doit être Le grand chef, juste là pour accueillir les stagiaires, je ne le reverrai plus, bien que je l’ai réclamé pour avoir des explications.

Et puis j’ai eu un trou noir. Je me revois avec les autres du groupe, un peu perdus dans les couloirs, moi toujours plus perdue que les autres. Ils se sont vite repérés, et ma chambre n’était pas dans le même couloir que les leurs. Moi, j’étais avec une fille que je ne connaissais pas mais qui avait l’air plus à l’aise, alors je l’ai suivie.

Mais ???  Pourquoi me suis-je retrouvée encore attachée, les avant-bras pleins de traces de piqûres, et d’énormes hématomes ?

La fille à côté de moi n’était pas la même que ma collègue du groupe de stagiaires. Celle-ci était blonde et me faisait penser à une autre blonde (une désaxée, d’un temps passé), elle avait le même prénom que moi et elle habitait dans la même ville que moi, alors assez vite, on s’est échangé nos adresses, surtout que j’étais presque sûre que j’allais partir aujourd'hui ou demain. Ce n’était qu’affaire de quelques visites, quelques pourparlers, un procès gagné d’avance et une grande fête pour marquer de nombreux départs simultanés. Mais ce fut bien plus long que je ne pensais. Il allait se passer de nombreux évènements, et je ne fus pas vraiment à la fête…

Je ne sais par où commencer    

 

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 08:39

images (47)Dimanche

En fait je lui ai dit ma colère, ma déception, mon dégoût déjà au téléphone. Mais je suis presque sûre que j'aurai encore à lui redire. Ce soir il n'était pas dessaoûlé.

Il accompagne surtout des mauvais moments et encore pas tous. Il me demande d'accompagner ses mauvais moments, c'est à dire presque tout le temps. Sauf quand il les oublie dans les bars, l'alcool, les copains, où là il n'a plus besoin de moi et je n'ai pas "intérêt" à avoir besoin de lui.

Finalement, et je commençais à me rendre compte de l'importance de "ça", je me félicite d'avoir affronté la solitude, le vide, le manque, l'absence, en me forçant à m'y confronter, sans chercher à m'en évader, à part dans la lecture où finalement je me retrouvais face aux même problématiques racontées par d'autres. Je suis plus forte après chaque crise (dépression, je finis par t'amadouer, je te résiste, ce n'est pas toi qui me tueras - enfin j'espère).

J'apprivoise cette difficulté de vivre, et ce qui m'aide le plus, c'est la solitude, l'introspection, le face à moi quand je ne me supporte plus. Je vis, à la limite du supportable, mais comme tant, tellement d'autres. En lisant des livres, en écoutant la radio, au cinéma, je vois et j'entends que tous ces gens qui me "parlent" tant, qui créent, qui s'expriment, sont mués par cette étrange envie, ou ce besoin de continuer quand-même, malgré les souffrances, les déceptions, les colères, les dégoûts qu'ils ressentent.

Je ne crée pas moi, je n'ai créé que mes enfants (merci à leur père) comme tant, tellement d'autres mères. Mais QUELS ENFANTS ! A leur tour, ils me re-donnent, encore et encore la vie. Mes enfants me sauvent la vie au propre et au figuré. Pour eux, je me dois de me la sauver moi-même. Alors, pourquoi pas la remplir, la construire, notion nouvelle pour moi, le plus intelligemment possible ? J'essaie, je fais vraiment VRAIMENT DE MON MIEUX, variable suivant les jours, mais toujours de mon mieux (ce qui n'a pas été le cas auparavant, enfin pas toujours)

Il fallait ce soir que je trouve un moyen d'expulser cette colère qui gravite en moi depuis jeudi.

Est-ce lui le responsable de cette colère ? Est-ce moi ? Je n'ai pas une confiance absolue en lui, donc pas d'étonnement, mais je crois que ce qu'il fait dépasse les limites de la part de confiance que j'avais gardée, ou plutôt retrouvée. Ce qu'il fait n'atteint plus l'avancement de ma vie, n'arrête plus le cheminement de mes pas, mais provoque en moi cette colère là.

Tout l'hiver dernier, j'ai retourné en moi cette question dans tous les sens, pourrais-je me passer totalement de

lui ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? De fait, je ne me passe pas totalement de lui. Même pendant des mois d'absence, il occupe une partie de mes pensées. Même dans des innombrables moments où nous n'avons pas grand chose à partager, je suis avec lui, je lui réponds au téléphone ou lui téléphone moi-même, je le vois. Je sais très bien que je ne le sauverai de rien, ni lui non plus pour moi. Mais on s'est dit souvent "on est encore là".

Pourquoi sommes nous encore là l'un pour l'autre ? Pourquoi revenons nous toujours chacun à l'autre ? Pour ce qui le concerne, je ne peux pas le savoir, je ne peux faire que des suppositions. Mais pour moi ? POURQUOI ? Je n'ai pas d'espoir ni de projection où à l'avenir nous serions réunis dans un mode de vie commun.

Très souvent il me déçoit. Juste, de temps en temps, il dit ou fait quelque chose qui me plait, quelque chose qui me parait souriant, positif ou encourageant. Alors, je passe du temps avec lui, jusqu'à la déception suivante.

Je crois vraiment qu'il manque de se coller à lui-même. Je pense vraiment qu'il a trop tendance à pratiquer l'évitement. Il se reprend et se lâche, en boucle. Et il y a de l'inconséquence là dedans. Ce que nous faisons ou ne faisons pas a des répercussions sur les relations que nous avons avec autrui. Je lui ai dit souvent ces derniers temps.

Il me semble résulter de tout ça que si je devais arriver à me passer de lui sans en souffrir le manque, ce ne serait pas par décision formelle et concrète, mais juste, par déliquessence et lassitude.

Mardi

Après avoir passé quelques jours dans la grande ville, vu une amie et une autre, quand je suis revenue à

la petite ville, ma colère était passée. C'était dimanche soir, nous sommes mardi soir, nous avons passé quelques bons moments ensemble... Et au téléphone,de nouveau sa voix saoûle.

Et ma colère qui revient, remonte et gronde, mes douleurs apaisées qui crient à nouveau.

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 04:10

x10652433Il parait que j'ai un temps limité pour écrire mon premier article, et j'aime prendre mon temps. Pour éviter la panique et le cauchemard, je me lance dans une bafouille. Aucune mise en page encore, et mon esprit entre hallucination et réalité qui se vide avant que d'exploser. Ca ne fait pas si longtemps que je suis revenue à la vie, et encore moins, qu'il m'arrive d'avoir un certain sens de la réalité.

"Marion", une inconnue gentille m'a souhaité la bienvenue. Bienvenue aussi dans mon monde solitaire et surpeuplé, et je ne peux que vous dire à bientôt car je sens que je vais m'endormir en sursaut.  



 

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