"Pas mal foutues" n'est-ce pas ?
Bah voilà : ce sont deux dessins que je me décide un jour à montrer à quelqu'un pour la première fois, deux dessins que j'ai fait quand j'étais bien plus jeune.
Qu'est-ce qui a bien pu me passer par la tête pour les montrer pour la première fois, à ce presque inconnu, un collègue de travail ?
D'accord, on avait un peu discuté pendant les pauses, mais ça ne m'aurait jamais suffi comme raison.
Mais de son côté, il m'avait confié pas mal de ses écrits, où il s'exprimait sur les femmes, les femmes de sa vie, sa mère, sa grand-mère, sa fille, et les femmes qu'il a aimées dans sa vie, ou qui l'ont inspiré. C'était sensible, c'était poétique, c'était généreux. Il m'en avait même dédié et offert un qui s'appelait "Les femmes de quarante ans".
J'ai lu qu'il avait aimé et adoré, souffert et pleuré, et que, grâce aux mots, avait si bien su exulter tant d'émotions, gaies ou tristes, jouissives ou déchirantes...
J'étais flattée qu'il me confie ces écrits si personnels, si intimes. Je pensais qu'il voulait me montrer que certains hommes comprennent et aiment vraiment les femmes, parce-que je lui avais sûrement dit lors de nos discussions, certaines douleurs qui m'étaient venues des hommes (à commencer par mon père...)
J'ai eu envie de lui offrir quelque chose en retour. J'écrivais aussi, mais ça n'avait rien de poétique, de joli, ni même de romanesque. J'écrivais plutôt sur les noirceurs de la vie que sur ses beautés.
Alors, j'ai pensé à mes vieux dessins. Il n'y avait pas que ces deux là, mais c'est sur eux que son regard s'est arrêté.
Et il m'a demandé : "Est-ce que c'est toi que tu as dessinée, c'est ton corps ?"
Je ne sais pas si tu ressens ce que j'ai ressenti à ce moment là...
La nuit qui tombe d'un seul coup,
la dernière feuille de l'arbre qui se détache de sa branche au début de l'hiver, virevolte doucement au gré d'un vent incontrôlable, jusqu'à ce qu'elle parvienne au sol, morte à tout jamais.
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