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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 20:05


travailler ou pas travailler
Quelques semaines après ma sur-overdose de presque mortels médicaments, puisque finalement j'étais revenue au monde, je suis retournée voir ma chargée d'insertion, ma référente Pôle emploi, pour moi, au sein de Ohé Prométhée Cap emploi, pour les handicapés, ou les longs-malades qui recherchent tout de même du boulot ou une formation.

Du coup, vu l'état lamentable dans lequel je me présentais, et "le passage à l'acte" que j'avais effectué, j'ai été dirigée, avec mon consentement vers la branche Ohé Prométhée Raisonnance, qui s'occupe du retour vers l'emploi des handicapés ou longs-malades atteints psychiquement. Il était question de repasser en revue mes qualités et compétences, ce que je pouvais et voulais encore faire, ce que je ne voulais ou ne pouvais plus, etc... Deux personnes s'occupaient de mon cas : une psychologue clinicienne à qui j'ai un peu raconté la lourdeur de mon terrain la première séance, et puis après je ne sais pas très bien à quoi elle servait. Enfin elle a fait un bon premier rapport, avec mon accord, mettant en évidence, outre toutes mes qualités, mon émotivité exacerbée, et ma fragilité à cause de ça, pour rejoindre .... le M.O.D

L'autre dame, absolument délicieuse, m'aidait à travailler sur mes motivations pour aller vers ce fameux M.O.D. Et moi, de m'offusquer, je ne savais pas ce que ça voulait dire le MILIEU ORDINAIRE DU TRAVAIL, moi, et puisque je me mettais à revivre, je rêvais d'EXTRAORDINAIRE !Vivre extraordinairement Pas seulement dans le travail, dans tout, tout, tout.

En fait, ça voulait dire pouvoir trouver un boulot comme si on n'était pas handicapé ou long-malade. Ça voulait dire devenir plus fort que son handicap, que son émotivité exacerbée, et travailler sans être accompagné éternellement par un organisme spécialisé.

Bon, il m'a fallu du temps... Pour la motivation déjà, puis même sans motivation, attendre un mois ou plus entre chaque entretien, faire un stage sympa non rémunéré, puis un remplacement cauchemardesque, puis un autre stage, plus long, un peu indemnisé, appelé F.E.P.E, et surtout, entourée... de bonnes personnes...

Et je me suis dérouillée, et j'ai eu envie d'apprendre, et j'ai appris, des bases, pour travailler dans un M.O.D et surtout pour oser avoir confiance en moi à nouveau pour un entretien d'embauche, un peu au culot, sans expérience, mais avec cette super envie d'apprendre et de progresser, comme pour mes premiers boulots, enfin comme quand j'étais jeune... Tous mes boulots, appris "sur le tas", je ne croyais plus cela possible à presque 50 ans.

Travailler...euhEt puis ça l'a fait. j'y suis allée à ce putain d'entretien du job de mes rêves, et parmi plusieurs autres plus expérimentées pourtant, quand-même,  au bout de combien de jours d'attente angoissée ?, j'ai été ... choisie !

Alors voilà que je m'y lance, et que ma tête bouillonne tous les jours de toutes ces nouvelles choses à apprendre encore. Milieu Ordinaire ? Je ne sais.

Ce que je sais, c'est que, quand j'en sors, je me sens grisée, ivre, et même je plane, je marche comme une soûle. Pourtant j'bois plus, j'prends plus de médocs, et mon fils qu'est pas là me manque.

Mon boulot çui-là, cet ordinaire là, ben, là, il est extra...Elfe-en-travailler.jpg

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 14:53

- Mais, et le grand ?

- Le grand ? Il est là, il est avec moiFort comme un lion

"Il a du coeur

Il aime la vie

Et la mort ne lui fait pas peur" 

(Coucou Higelin !)

Malin comme un singe, fort comme un lion, il se pose là. 

Je ne sais pas pourquoi, un jour comme ça, il me dit qu'il me doit tout, la vie, ce qu'il a, ce qu'il est. Et pourquoi il voudrait pouvoir réaliser en retour le rêve dont je parle depuis toujours ("ma" bicoque au bord de la mer)

Il parle, il parle, il parle

Il parle trop, comme moi autrefois, comme son père aussi.

- Tu t'rends pas compte de tout ce que tu as fait pour nous ! Tu nous a élevés toute seule, t'as tout fait, tu fais tout, t'es... PARFAITE (moi, dans ma tête : heum, heum... J'en crois pas mes oreilles), et puis je SAIS -il appuie sur "sais"- que t'as déprimé pour nous, je l'sais. Non, maman, on te doit tout... et d'ailleurs, ta bicoque au bord de la mer, si je peux, si j'en ai les moyens, et c'est bien parti pour, bon on ne sait jamais, je te l'offrirai, ah ouais, y'a pas, ah ouais !

- "Té, grand couillon, tu fais pleurer ta mère !"malin comme un singe


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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 22:26

T'es pas là, tu me manques..........

Même quand t'étais là, tu me manquais

Parce que tu préférais

côtoyer le pavé

être seul accompagné

t'ennuyer à plusieurs

avec les potes

On répétait tout le temps

- Tu fais quoi ?

- Je sors

- Tu vas où ?

- Dehors

commme dans la pub, et on rigolait

Et comme dans la pub, je disais

Le jeune vit dans un monde qu'il ne comprend pas

et qui ne le comprend pas

et on rigolait

Avant de sortir, tu disais invariablement

Bisous, je t'aime.

Maintenant on se parle au téléphone

et je vais te rendre visite,

on parle même plus qu'avant, et mieux peut-être,

Je pense à toi, j'ai mal au ventre,

Dans quelques semaines, j'irai te voir

On ira au bord de la mer, 

je la goutterai mieux que mes larmes

Tu viendras d'avoir 17 ans
rire--3-.jpg

joie (2)

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 10:23

Mon fils, 16 ans, dit :

Je ne me sens pas très bien en ce moment

Moi :

Je sais que ces derniers temps, tu n'as pas vraiment tendance à te confier, mais tu sais que je suis là, tu peux me parler quand tu veux

Lui :

Mais je n'arrive pas vraiment à savoir ce que j'ai, à me le dire moi-même

Moi :

Je comprends vraiment cette sensation . Peut-être que ça vient de ta situation imprécise, ça peut angoisser

Il me demande s'il peut mettre de la musique,

et,

j'entends :

" J'ai dû cotoyé l'pavé

et pas à pas j'me dis qu'c'est pas vrai

papa, maman, les gars, désolé

j'ressens comme une envie d'm'isoler..."

(Section d'assaut - du rap français)

seul

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 09:30


ECHANGES DE SMS,  suite à une conversation téléphonique

 

Mother     : Tu as un père et une mère. Pourquoi irais-tu à la "D.A.S.S." ? Je ne comprends pas. En plus un père et une mère qui t'aiment. Pourquoi es-tu en colère ?

 

Son (15 ans)    

Justement, je sais pas pourquoi je suis en colère, j'en ai marre d'être en colère

Mother            

C'est à ça que je te demande de réfléchir mon chéri. 

Son                 

Oui mais je tourne en rond dans ma tête

Mother            

A qui en veux-tu et pourquoi ? Tu sais que si tu ne peux pas tout faire, et parfois pas tout dire, mais tu peux tout penser, et réfléchir, même si ça te paraît bête ou pas vraiment important, c'est parfois avec un détail qu'on comprend mieux

Son                     

Mais je réfléchis, mais j'en ai marre, j'ai l'impression de ne pas être normal. Mais je me dis que l'année prochaine, je vais faire un truc où je gagne des sous et jdemande rien à personne et je me débrouille tout seul, j'me paie tout ce que j'ai besoin TOUT SEUL

Mother             

Pour être et faire seul, il faut d'abord ne plus être en colère. En attendant, je suis là

Son                  

Mais j'ai réfléchi quand-même et j'en ai marre de devoir des choses à tout le monde, j'aimerais bien qu'on me considère comme je suis et pas comme ce que je vais être ou  peux être

Mother             

Dis moi comment tu décris qui tu es

Son                  

Je suis séparé en deux parties, une qui veut grandir et une qui veut rester enfant et là je suis en train d'accepter que je suis plus un  gosse qui dit "moi je veux", je suis grand et je commence à accepter les choses

Mother             

Et tu penses qu'on ne s'en aperçoit pas et ça te met en colère ? Quelles sont les choses que tu acceptes ?

Son                 

Bah, je suis tenu à N. chez papa. J'ai lâché ma mère, mon frère, mes copains, et maintenant je suis la vie et j'attends de reprendre les choses là où elles en sont restées

Mother             

Ca, c'est de la résignation, pas de l'acceptation. Se résigner, par exemple, met souvent en colère                                  

Son                  

Non, j'accepte ce qui m'arrive, je me résigne pas, je connais la différence et je sais ce que je pense pour ça et on verra bien comment la vie va se dérouler

Mother             

Ok ! On se repose un peu si t'es d'accord

Son                

Oui, je vais me mettre en question. Bisous, je t'aimesms
 
    

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 06:30

JUIN, (AN 00)

A une certaine époque, je me suis demandée si je ne revenais pas toujours vers toi,juste pour la beauté de ton sexe, de tes fesses, de tes hanches. Non pas « pour le cul, » car je savais que le plus souvent « le cul » n’était pas satisfaisant entre nous. Juste pour t’admirer physiquement, et me laisser à aller à un désir sans espoir. Et puis, un jour, par des accusations et des injures, tu m’as laminée au sujet de mon amour du sexe. Je n’ai plus pu aimer ton corps, ta peau douce, ni même ton épaule que tu me proposais encore. Et si par la suite, il m’est arrivé de repenser à toi avec quelque nostalgie, de revenir vers toi pour me confronter à toi, tu n’avais plus de corps, ni de paroles, ce sont tes petits yeux noirs qui me rendaient l’émoi. Oui, tes petits yeux noirs, ces toutes petites flaques de charbon ardent, ce que j’ai vu la première fois de toi.

Homme nu de dos

 

 

 JANVIER,  (AN -4 avant l'an 00) - Flascback

PREMIER  COMPTOIR  DE  BAR

Au fond du noir de ton regard

regard noir

Je lisais

Soyeuses caresses

Pudiques délicatesses

Je flanchais

Trop près du noir de ton regard

Emprise d’une soudaine ivresse

D’une chaleur heureuse

Que je voilais

Je cachais  de mon propre regard

L’affreux espoir d’une promesse

Comme si  nue et frileuse

J’évitais

Que l’éclair passé dans mes yeux

Ne révéla le coup de feu

Qui mon cœur explosait

 

JUIN, (AN 00)

 

                                                                                                                                                                                                                                             mer-hallucinatoire.jpgJe repense à nos dernières conversations et à la liste de peurs que je t'ai énumérée. Comment ne pas indéfiniment me laisser entraver par toutes ces peurs ? Je me dis que méfiance et défiance ne sont pas des solutions, car elles entraînent les blocages dont je me fais la proie. Je pense que si j'apprends juste à être vigilante, ce devrait être déjà pas mal.

Serons nous un jour chacun l'adéquat l'un de l'autre? J'ai tellement rêvé, espéré être aimée et désirée de toi, et tellement de mal à oublier les baffes que j'ai quand même encaissées un certain temps, que je ne rêve plus, et j'ai même peur d'être aimée et/ou désirée de toi et de tout autre. Quel long chemin que cette vie pour aller vers soi même et aussi vers les autres. Toi comme moi avons sûrement trouvé plus facile d'aller vers les autres, ne sachant offrir de nous que des émotions, des plus belles aux plus affreuses, et des fuites. Je veux bien continuer ce chemin de paroles et d'échanges simples avec toi, sans savoir où il mène, juste parce qu'il me semble que je me dois de le faire, que cela m'aide à aller vers moi, en souhaitant aussi que cela puisse t'aider à aller vers toi. N'avons nous pas encore beaucoup de choses à nous dire avant que je commence à chercher la réponse  à : Où est passée ma sensualité ? Emportée avec les cendres des excès, avec la peur du rejet à nouveau un jour (et si le souvenir d'un amour déçu, si mon "sexe pourri", si l'image des couches à l'hôpital, si le désir et la fidélité envers une autre revenaient à la surface ?) Et alors attendre et toujours, mon heure d'être aimée et désirée moi aussi... Alors je n'attends plus et je redoute...

Je suis assez contente, car de l'épreuve et la décision que je me suis imposées, celles de te faire face, et qui m'effrayaient tant, je suis sortie indemne. Aller à cette « défaite »(de la musique, jeu de mots subtil de tes amis musiciens), c'était, outre que d'écouter Chocolate Pain dont je ne me suis pas privée du plaisir, aller vers la foule et vers toi, et peut-être te voir boire, ce qui n'a pas été difficile,  il a suffit que moi même je demande un premier verre de bière.te faire face C'était aller vers toi pour peut-être t'entendre dire le verre à la main, comme mille fois avant, que tu gères ta façon de boire sans surveiller comment et jusqu'où tu gérais.

C'était aussi sûrement aller vers voir et entendre un pote à toi me baragouiner gentiment, comme pour s'excuser d'avoir suggéré tout haut "une restructuration", et avec ses « desquels » et ses « auxquels » jonchant ses phrases, comme était grande votre amitié, et me confier comme il respectait ton désir de ne pas parler "d'un certain sujet".

C'était aller vers toi pour que peut-être, tu me fasses une proposition ("essayer de se capter" le lendemain),  et que peut-être tu me dises le lendemain que ce n'était pas le moment (Tu avais géré en buvant, et plus, toute la nuit)

C'était te faire face.

Mais pour moi, ce n'est pas une défaite, je ne suis pas tombée en miettes, parce que je n'avais pas d'espoir secret de ne pas voir tout ça, ni d'illusion que quelque chose m'aurait été favorable. J'ai pu te faire face sans en souffrir, sans me sentir concernée, me contentant de ta gentillesse et tes attentions, de te voir souriant, heureux de la place que l'on t'accorde, et de te rendre utile. Contente aussi, suite à notre conversation de la veille, que tu prépares ton chemin, en accord avec ton fond intérieur. Sans blessure d'orgueil, de jalousie, d'envie. Contente pour toi, et pour moi, de faire ce qui me plaît aussi.Et cette nuit là, la nuit de la fête de la musique, la nuit la plus courte de l'année, j'ai dormi profondément et d'une seule traite, épuisée de ce monde où j'étais seule au milieu de la foule.

 

AVRIL,  (AN 1)

10 mois ont passés et pas mal de moments ensemble. J’ai ressenti diverses impressions, celle de notre relation devenue «adolescente » - rencontres en dehors de mes enfants, de ta mère, des connaissances communes, sur un coin d’herbe, dans un café que nous ne fréquentions pas avant,  sur un banc face au soleil et sans bouteille de Jeanlain, ou à marcher des heures avec toi dans la neige autour de la ville, essayant de fuir ma dépression - approche sensuelle timide, rare, rapide, petits baisers, tes : ma chérie, mes : je ne vois pas ce que nous pourrions projeter dans l’avenir, nos points d’interrogation éternels celle aussi de nous soutenir comme nous pouvions dans les pires moments de blues, de découragement, de perte de confiance en soi, et puis, celle, récurrente, que, quand tu croises le chemin d’un ou de potes, l’occasion de verres à partager, je n’existe plus, tu n’as plus besoin de moi, je ne te manque plus du tout, ce qui m’a laissée seule avec de meilleurs moments, de l’espoir, de la joie, où tu brillais par ton absence, ou bien quand tu me répondais ou me rappelais d’une voix saoule, quand tu ne savais répéter que je t’aime , ou fais-moi confiance, oui dans ces moments mêmes où tu savais parfaitement qu’un monde nous séparait de nouveau. Des sentiments de rêves non partagés, et de ton inconséquence, face à tes choix et aux tentations auxquelles tu ne résistes pas.


face à faceMe faire face aujourd’hui, c’est admettre et comprendre que tu m’amènes plus de douleurs, de colère, de déceptions, de lassitude, que d’espoir. 

 

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24 avril 2011 7 24 /04 /avril /2011 23:00

    CETTE DEPRESSION, la mienne 

Ma dépression a changé, mute, on dirait.Bi-polaire (4)

La première à 17 ans reste un souvenir un peu vague, de désintéresement et d'immobilisme. Mes premiers ratages, le Bac, le permis (suivis de réussites, quand le retrait et le repos forcé ont fini par me redonner vie).

N'étais-je pas déjà un peu entre la vie et la mort, je parle de cette absence, ce refus de participer.

M'en suis remise donc, ai travaillé, suis devenue autonome, ai vécu, fort. Il fallait me sentir utile, efficace, et profiter des plaisirs. Faire beaucoup de choses à la fois, travail, études, mariage, divorce... Tomber amoureuse, braver l'impossible, sport, travail, toujours et beaucoup, conflits avec mon père.

Puis vers 25 ans me sentir sombrer à nouveau.

Dépression à nouveau, elle, moi, incontrôlables. Envie que tout cesse, jeunesse et tentatives pour y échapper (sport, nourriture saine...)

Plus tard, le combat fut plus dur, je n'étais pas de taille, je sombrais, je ne sais combien de temps, laissant mes enfants jeunes grandir un peu plus vite, un peu plus seuls, j'attrapais le sentiment de culpabilité en même temps que celui, obligé, du respect, aussi, de moi-même.

 

D'Elle à moi, d'années en années jusqu'à celle de mes 47 ans, 30 ans après la première.

Je l'ai reconnue tout de suite : souffrir à nouveau, mais vouloir vivre. sous son emprise bien sûr mais moi bien présente cette fois. Pas fui, pas tombée. J'ai attendu en serrant les dents, en pleurant, en me forçant à travailler même sans résultat. Je me demande si je suis encore capable de travailler et vivre la vie à côté en même temps. Je prends des photos de la dépression qui envahit mon visage, et puis des photos qui montrent que petit à petit elle s'éclipse. Je parle d'elle comme d'une personne, c'est pourtant une maladie, et aussi un aspect de moi, parfois je suis dépression. Je parle d'Elle comme de moi-même.

Cependant s'il n'y avait qu'Elle qui empoisonnait ma vie, ce serait presque simple...

MANIE
CETTE MANIE, la mienne

Ma copine manie. Manie je rie, manie je vis. Je ne dors pas, tout m'est possible. Tout s'accélère, tout est important, lire, écrire, se documenter, aider mes amis, car sans manie, pas d'ami. Dépenser sans compter, le temps, l'argent, l'énergie, la santé... Pour finalement perdre la concentration, je ne lis plus, je n'écris plus, j'oublie, car il y a toujours autre chose à faire, à découvrir, en dehors de chez moi, de mon lit, de ma table. Manie, je parle encore, et trop. Manie, je me soûle de paroles, je me soûle de tout, je m'épuise

 

FEVRIER, (AN -1 avant An00), 46 ans

Je ne me sens pas perdue, c'est juste que je n'arrive pas à assembler les bouts de moi-même. Je ne suis pas un tout, mais une femme éclatée, et il en est ainsi aussi pour ce que je dois faire. Je m'occupe par parcelles et les éléments de ma vie sont comme un puzzle que j'ai grand peine à assembler. En fait, je n'assemble pas. Ma vie n'est pas difficile, elle est juste disloquée. Et j'ai de plus en plus l'impression que ce n'est pas "permis". Mon étrangeté dans le regard de l'autre est parfois flatteuse mais souvent lapidaire. Et surtout, ce qui est pour moi l'étrangeté de l'autre dans mon regard devient insupportable. Toutes sortes d'étrangetés, toutes sortes de souffrances. Puis-je entrer dans ce monde étroit où je suis sensée vivre ?

Je ne me rendais pas compte à quel point on est obligé de naître encore. Je n'arrive pas à sortir de mon propre ventre. Je sens les douleurs de l'enfantement, suis-je la mère ou l'enfant ? Je vois juste que tout devient nouveau. rien des gens, rien de la nature, rien de l'amour je ne sais. Un parcours de vie de femme, c'est quelque chose d'extraordinaire. J'ai fait le deuil de bien de joies et de peines, mon coeur a arrêté de battre la chamade, et tant d'émotions oubliées. Pourtant, d'absences, survient une sorte de chaos où la femme vibre de situations inconnues, ou se met à rêver à nouveau des ces rêves impossibles, ou encore recommence à pleurer.

Je ne veux plus être là, parmi cette sorte de populace, à cause aussi de ce manque de couleur, et de chaleur. Naître ? C'est si gris par là, et si brutal. J'avais quitté ce monde là parce qu'il me tuait, je n'arrive pas je crois à y revenir. JE VEUX VIVRE.

Les médicaments, et notamment les antidépresseurs et les anxiolytiques sont très consommés. En même temps, c'est aussi très mal vu d'en user... Je prends les deux et pas seulement, en fonction des aléas de la vie, je dose : un peu plus de ceci, un peu moins de cela. Autour de moi, beaucoup, sans se permettre de juger, estiment qu'on ("qu'ils") peut s'en passer, faire autrement. Ils mangent bio, boivent des tisanes, font du sport, de la relaxation, de la méditation. Il y a aussi le cannabis, très naturel, les alcools à base de raisin, houblon, de malt ou d'anis, très naturels...

Je connais les flous de la vie et j' essaie d'y voir plus clair. Ils voient trop clair et se rendent eux-mêmes flous, à l'excès, leur vie devient floue aussi. Mes médicaments sont chimiques, mais je vis, et pas si mal. Mes médicaments, dont j'ai presque honte, sont mes drogues.

L'alcool est une drogue dure, il tue plus que les miennes.

J'ai un vrai rêve : ne plus prendre de médicaments.

Mais quand je vois les sympathiques alcoolisés de bar sympa en bar sympa, je me demande... Une drogue au lieu d'une autre ? Un traitement contrôlé ou du cannabis au pneu ? Ou de la cocaïne au lait en poudre pour bébés ? De l'alcool pour pourrir et détruire le foie et sa vie ?

 MAI, (AN -1 avant An00), bientôt 47 ans

Le présent, une vie tour à tour trépidante ou lascive. Mes enfants semblent avoir compris le sens "d'accompagner", ils sont grands, on ne peut plus parler d'enfance. Vivre est moins pénible bien que le contexte se détériore. Autour de moi se côtoient bêtise et colères. Mes états d'âme s'édulcorent. Je voudrais chérir ou éliminer, plus de demi-mesures. Un amour infini envers un seul homme. Il y a eu quelques flirts, une ou deux aventures... sans états  d'âme. Pas vraiment de la vie, plutôt de l'observation. J'observe les hommes que je n'aime pas. J'essaie de les écouter. souvent ils s'expriment bien mais communiquent mal, manque de confiance en soi, peur de l'autre parce que peur de soi-même. Les hommes ne me font pas beaucoup de bien. Sauf un. Celui qui en d'autres temps m'a fait plus de mal que quiconque, mais celui-là communique et, j'ai dépassé mes colères. Me voilà plus tendre et douce que jamais, plus déterminée aussi, je le souhaite libre, tout comme moi.

Mon état frise l'indifférence, je manque d'intérêt pour presque tout, et ce après avoir passé une phase dépressive(antidépresseurs-anxiolytiques), puis une phase maniaque(antipsychotiques). Je me sens équilibrée avec le seul lithium mais avec peu de sensations positives comme négatives. Je suis un peu plus patiente en société, j'ai vu pas mal de monde ces derniers temps, et ai plutôt bien communiqué. Ne me suis pas senti "isolée dans le groupe".

Quand je me retrouve seule, je ressens un certain ennui, que je ne parviens pas à combler et que je supporte. P. est devenu mon doux et tendre ami, et je savoure cette situation, même si elle m'empêche d'envisager une relation suivie avec un autre. Pour l'instant, je choisis de vivre ainsi. J'ai besoin de P. dans ma vie. J'ai confiance en lui.

26 mai

Après avoir passé plusieurs jours ensemble, P. vient de repartir pour La M. et pour quelques jours. Notre proximité me rend difficile la séparation pourtant indispensable. Il est vrai que je suis prête à renoncer à beaucoup pour lui, mais un revirement de situation est toujours possible, et je dois être prête à tout. Nous n'avons plus de querelles et même les vides sont doux ensemble. Nous nous nourrissons l'un de l'autre et je dois faire un effort pour retrouver mon autonomie quand il n'est pas là, il ne faut pas que je m'oublie. J'aime mon P. J'aime... Et c'est du bonheur que j'avais cru perdu.

27 mai lire-dans-son-lit

Si j'avais un canapé, peut-être lirais-je dans mon canapé mais je n'en ai pas et je lis dans mon lit, pour souvent finir par m'endormir. Au moins je lis, ce que je ne faisais plus depuis des mois. Toutes les tâches quotidiennes, familiales sont redevenues efforts, je ne sais pourquoi je change si souvent d'attitude face à la vie de tous les jours. Suffirait-il un compagnon qui m'encouragerait ? "Celui-là" me manque cruellement depuis longtemps, aucune situation n'a su être assez satisfaisante. Je ne me sens pourtant pas seule, les enfants ont leurs places, P. la sienne. Je manque juste de pêche. En fait il me manque un ou plusieurs buts précis. Mes objectifs me paraissent trop durs à réaliser seule (un diplôme de cuisine - partir d'ici - préparer ce départ - pour où ?), alors ces questions se transmettent à tout : pour quoi faire ? Pourquoi seule ?

Soirée solitaire - Les enfants chez des copains - Envoyé un texto à un copain, sans réponse - P. est occupé - Je suis avec une bière et un bouquin - J'ai failli sortir mais pas d'sous - Je ne me sens pas si mal que ça, ça fait juste bizarre après toutes ces journées et soirées occupées. C'est juste un coup d'blues - J'en ai vu d'autres, pas vrai ?

Dessin perso

28 mai

Matin :

Je me lève pour mon fils, maintenant parti au collège. Il est bien tôt pour démarrer ma propre journée... seule !   Je ne me jette pas sur ma lecture.

14h00:

Je décide de faire la sieste - Même quand je me déplace pour voir un peu de monde, je m'ennuie - Un peu de lecture et dodo !

21h30:

Ecrire pour moi seule me devient précieux. P. m'envoie quelques textos où il dit ce qu'il fait mais ne répond pas à mes S.O.S - Un ex que je croyais devenu copain me fait carrément la gueule. Dans un de ces bars où je suis habituée, il ne se passe rien - Mes enfants sont présents épisodiquement - Il me faut de l'énergie, enfin de l'auto-énergie et c'est très dur. D'un autre côté, écrire mes impressions était devenu inexistant depuis des années, ainsi que lire depuis des mois. - Des activités de solitaire que je dois assumer - P. me manque, mais je me résigne quand-même à mon sort, j'ai connu des souffrances tellement plus grandes à cause de lui - Je dors beaucoup, peut-être suis-je réellement fatiguée ?

29 mai

Matin :

Finalement P. m'a appelée hier soir. Puis j'ai lu et dormi, dormi, sans rivotril, d'un sommeil plein de rêves - Me suis levée pour mon fils puis recouchée, si mon corps et mon esprit réclament sommeil, il faut leur donner. 

+ tard:

Lu mais pas (re)dormi - silence à l'intérieur, bruit à l'extérieur - J'ai tellement de temps pour faire ce que j'ai à faire que finalement je ne fais rien.

30 - 31 mai

Week-end très sympa et requinquant à la campagne, avec P.

2 juin - soir

Allée voir P. à La M. On se dépanne mutuellement financièrement, une espèce de mic-mac, mais là encore, on se trouve soudés. Il n'y a plus du tout de sexe entre nous (Il a "une copine") mais plein de tendresses et de douceurs, je lui accorde beaucoup de temps parce qu'aussi ça me fait du bien. S'il devait s'éloigner de moi, il me manquerait cruellement (comme c'est déjà arrivé)

3 juin

Je manque d'énergie à un point inimaginable. Je me sens envahie et étouffée chez moi par le désordre qui s'accumule, et impossible de prendre le taureau par les cornes. je ne sais par où commencer, le peu que je puisse faire m'épuise. Vu mes problèmes d'argent, je pense qu'il faut que je passe du temps à m'occuper de mon intérieur, déjà, "ré-investir" le lieu et ressentir le besoin d'y être bien. Je suis beaucoup sortie ces derniers jours, et j'avoue que j'aime ça jusqu'à un certain point. Il faut que je me retrouve un peu.

4 juin

Je vais chez Mr Psy.

Cette nuit, P. a trop bu.

Mr Psy m'a dit qu'après ma dernière crise maniaque, j'étais aussi très fatiguée, et je dormais.

Cet après-midi, j'ai fait pas mal de choses importantes, nécessaires familialement, scolairement...

J'ai aussi téléphoné à P. qui n'était pas dispo, au père de mes enfants, qui n'était pas dispo. Et lu, lu, lu, pour ne pas pensé aux déceptions. Tout me paraît difficile et je me fais violence. Mr Psy a dit d'essayer de lutter contre le sommeil, c'est dur, je marche et je sens mes yeux fatigués. J'ai encore pas mal de démarches à faire, pour moi, pour mon fils. Je reste à la maison pour essayer de rester concentrée sur ce que j'ai à faire. J'aimerais le soutien de P. Mais il s'éparpille, je me sens trop seule, même si en partie, c'est choisi. J'essaie d'être sage, mais à porter trop de choses toute seule, j'en bave.

P. a encore trop bu ce soir. Je le soutiens au téléphone pendant qu'il pleure. Entre autre, il me parle d'amour, et de faire l'amour. Il doit y penser parfois comme moi, même si on s'est dit que c'est mieux de ne pas le faire. si ça devait arriver, je pense que je perdrais de mon aplomb. Je n'ai plus confiance en moi de ce point de vue là avec lui. Pourtant, j'aimerais plutôt faire l'amour avec celui dont je suis amoureuse, qu'avec qui que soit d'autre, pour seule raison de "manque".

Il pleure aussi pour autre chose, quand il a trop bu, parfois, il repense à de très anciennes vexations familiales. Je voudrais le serrer dans mes bras, au téléphone, je suis impuissante. Demain, il descend de La M., je le verrrai. Il fait quelques pas en avant, quelques autre en arrière. Mais je l'aime, je ne le laisserai jamais tomber.

larmes

 

 

5 juin

Ce matin, crise de larmes et tremblements = DEBUT DE DEPRESSION

Trop de trucs à gérer en même temps, je fais tout avec une sensibilité extrême, ce qui m'entraîne des trop pleins d'émotions. 

C'est ma vie. Dans quelques jours, mon anniversaire, ça fera 47 ans que ça dure.

 

 

6 juin

Après-midi avec P., sans alcool - Regardé film "Au nom de la liberté" sur l'Apartheid

8 juin

HôpitalBonne partie du week-end à l'hôpital pour mon fils qui, ayant perdu connaissance après être tombé sur la tête, est devenu partiellement amnésique (sur ce qui vient de lui arriver, il a juste voulu rentrer très vite à la maison sans savoir pourquoi, je l'ai appris par des copains à lui au téléphone). Inquiétudes qui m'ont rendue aujourd'hui un peu hébétée et d'une fragilité extrême. Il est rapidement sorti d'affaire et a commencé son stage. Mais moi qui n'étais déjà pas très solide, je me sens "à côté de la plaque". P. est reparti à La M. ce soir. Hier soir, on est allé à la nouvelle co-location d'un copain à lui dans un village surplombant la ville. Grande maison, vue superbe soirée sympa.

Je me sens très seule, volontairement d'une certaine manière, mais les larmes qui m'assaillent montrent que ce n'est pas la meilleure des solitudes.

La lecture m'évade et me fait du bien.

10 juin

Anniversaire-rate.jpgHier, dans la journée, mon anniversaire n'a pas fait de vagues. Après nos générosités du dernier week-end de
mai, j'ai juste pu acheter une bouteille de champagne bon marché que nous avons en partie partagée avec la mère de P., puis comme souvent, couchés côte à côte, il ne me désirait pas. Vexée, j'ai décidé de partir. P. m'a projetée violemment contre un mur du couloir de chez sa mère, sous ses yeux, son impuissance et son désarroi, puis il a balancé mes affaires dans les escaliers de son immeuble, pour me poursuivre ensuite dans le parc aux abords duquel j'ai pu me cacher, me protéger de sa violence 
accroupie derrière une voiture.

Aujourd'hui, angoisse par rapport à mon fils qui ne veut plus aller à son stage parce qu'il s'ennuie.

Journée de merde.

Je me sens un peu plus réveillée que d'habitude, mais je ne sais pas trop par quelle corne prendre le taureau. L'orientation de mon fils m'inquiète, son inscription dans un nouveau collège, dans une autre ville .

Probablement bientôt une baisse de revenus pour moi - aller voir une assistante sociale, faire des démarches, des papiers...

11 juin

Après avoir eu P. au téléphone, toujours mécontent de sa situation à La M., une sorte d'angoisse d'impuissance m'a étreinte. Mon esprit a enchaîné sur le départ de mon fils pour cette autre ville, et j'ai réalisé ce que sera le poids de son absence. Larmes inextinguibles et inconsolabilité. J'ai mal, mal à P., mal à mon fils, deux insoumis de 30 ans d'écart.

Je ne sais s'il est bon de passer mes journées à la maison, mais le fait de ne pas me disperser ici ou là, de m'imposer une vie calme (et sans alcool) peut logiquement me faire du bien. Ma vie n'est pas toute rose, mais pas noire non plus. Je doute beaucoup de mes capacités et perds confiance en moi, à cause de mes accès bi-polaires et des traitements, mais je voudrais ne pas me laisser dominer par tout ça.

J'ai envie de me projeter dans l'avenir mais je n'y arrive pas.

12 juin

Il semble que je sois de mieux en mieux réveillée. Moins d'angoisse, plus de détermination, sans excès toutefois ! J'ai un peu moins l'impression que tout est bloqué ou coincé, bien qu'en même temps, je n'ose m'ouvrir à de vrais projets.

Par contre, pour P., je suis plus circonspecte. Il semble s'enfermer lui-même dans une impasse, il se révolte à l'excès contre quelques injustices et en arrive à souhaiter vivre en clandestin. Il boit tous les soirs et ses nerfs sont à fleur de peau. Je ne sais que faire pour l'aider. Je ne sais que l'écouter et me navrer du "sans-issue" où il se place lui-même.

15 juin

Passé Week-end avec P. à la crémaillère de son copain et autres co-locataires. Dimanche après-midi, on s'est retrouvés tous les deux et avons beaucoup parlé de sa situation.

Ce matin, il avait rendez-vous avec son interlocutrice pour son boulot à La M.. Apparemment, puisqu'elle lui a donné raison sur ses griefs, il ne renouvellera pas son contrat. Et après...?

Moi, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi avec une mamie que j'aime bien.

16 juin

Presque rien. On s'est occupé des lunettes de mon fils en prévision de son prochain départ. Pour mon autre fils et moi, rendez-vous en octobre chez l'ophtalmo.- Repos et sommeil - Repas avec les enfants.

Téléphoné à P. mais il est chez des amis. a juste eu le temps de me dire ce qui le concerne, qu'il a besoin de sous, et de le rappeler plus tard. Ca me gonfle, on ne parle jamais seule à seul au téléphone, il y a toujours du monde autour de lui, parfois il me passe même un de ses copains que je ne connais pas, pour que je parle avec lui (ou qu'il parle avec moi?). Pourtant, c'est bien lui qui m'a demandé de l'appeler chaque soir quand il est à La M. A chaque fois, j'hésite à le rappeler ou non. On verra bien ce soir.

Mes propres petits soucis, on n'en parle pas, et c'est pas si mal, ça les rend inexistants. Tout à l'arrache pour moi.

FIN juin

J'ai accompagné P. chez le médecin pour qu'il diagnostique son "Etat Majeur Dépressif" justifiant sa démission de son boulot à La M.

P. m'annonce un jour, qu'il n'arrive pas à avoir confiance en moi. Orage

Terriblement vexée, je décide de ne plus l'appeler, ni le voir. Je lui envoie des tonnes de textos sur la confiance, complètement dégoûtée... Jusqu'au..

8 juillet

Où j'ai quand-même mauvaise conscience de ne pas lui avoir souhaité son anniversiare le 4 juillet. J'ai acheté une bouteille de Jeanlain que nous partageons tranquillement sur un banc.

Il me raconte avec un sourire de Joconde comment il a fêté son anniversaire : il a dîné, dansé et fait l'amour avec une autre. A mes questions, il répond juste qu'il ne sait pas. Il ne sait pas s'il la reverra, si il pense à un futur avec elle, s'il la présentera à sa mère (si ce n'est déjà fait).

J'essaie de retrouver mon calme, mais je me sens meurtrie. Il ne la voyait plus depuis des semaines. J'essaie de penser à autre chose. Avant de nous quitter, nous allons boire un verre au petit bar qu'on aime bien, non loin de chez moi, puis il me raccompagne en bas de mon immeuble.

Chez moi, les enfants dorment.

Un acte impérieux me domine, surpasse tout.

10 juillet

Inconsciente en soins intensifs, j'aurais pu être morte mais mes enfants m'ont sauvé la vie.

Après quelques semaines d'hôpital, l'AN 00 va pouvoir commencer. Je m'appelle Natalis (naissance).

Naître

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 21:21

imagesPRINTEMPS - (An 1 avant An 00)

Je suis sûre que je les aime, j'ai pleuré toute seule sur les photos de leur petite enfance encore ce matin.

Ces émotions trop fortes devant leurs sourires ou leurs grimaces, leurs poses pleines de bonne volonté pour me plaire. Ces émotions passéistes , il faut que je les noie, que j'anesthésie les picotements au coeur, les gonflements des poumons, l'étranglement de la gorge. J'ai pris mon lithium, mon seroplex, mon atarax (j'ai divorcé du lexomil et du xanax), je vais retrouver mes potes infortunés à "Notre Fortune du Pot", mon pot de terre où je m'engouffre refusant de faire face au pot de fer. Il est 11 h du matin et je vais boire mon premier blanc des Abysses. C'est convivial l'apéro dans les bistros de quartiers. 

J'ai mis un trait bleu électrique sur mes paupières gonflées, du rose clair sur mes lèvres violettes et sur mes pommettes blafardes, du ricil pour étoffer mes maigres cils.Boudinée dans mon jean noir, je n'ai pas encore dégonflé des effets du tercian et du zyprexa. Je suis corps et âme assujettie aux effets secondaires des mes thymorégulateurs, antipsychotiques, ou antidépresseurs et anxiolytiques.

J'emmène dans mon sac toujours chargé à bloc en cas de départ urgent, mon petit livre du calme, même si je n'arrrive plus à lire plus de 3 lignes de suite.

 Mon premier verre de blanc dans la main, seule au comptoir pour l'instant, je me dis encore et encore que je suis sûre de les aimer. Je me demande pourquoi je les livre à eux mêmes, comment j'en suis capable, mais pas si eux le sont. Ils sont tellement plus forts que moi. C'est eux qui me montrent à quoi peut ressembler la résilience, l'autonomie, la capacité à la vie, au rire, à la colère. Je les observe, rassurée, je ne suis pas capable de tout ça, et eux, sans repère, ni père, ni plus de mère, ils peuvent.

 J'espère que quelqu'un va arriver,me tenir compagnie, me dire 2 ou 3 conneries, sinon je flanche, ou je bois comme une seule.

 De toute façon, je ne guetterai qu'une seule silhouette, massive et douce à la fois, un seul regard de braise et de fièvre, une tignasse bouclée encore presque noire, un teint hâlé de n'être exposé qu'au monde du dehors , deux paluches aussi légères que démesurées sur mes épaules rentrées, quand il dépose délicatement un chaste baiser sur mon front de ses lèvres charnues. Chaque jour, je ne guette que ce personnage là, presque toujours en vain. Dès que quelqu'un entre, s'asssoit près de moi et commence à me parler, mes yeux roulent de mon ou mes compagnons de beuverie à la porte qui ne s'ouvre presque jamais sur lui.

images (55) Aujourd'hui, c'est un jeune homme qui entre le premier, Chraspok, enfin trop jeune pour s'être battu en Yougoslavie et en revenir brisé. Sa femme l'avait bien attendu, mais ne l'a pas reconnu. Ce n'était plus l'homme avec lequel elle avait batifolé, convolé, correspondu, non c'était un tout autre, qu'elle n'aimait tout simplement pas. Elle aurait été malhonnête de faire semblant, elle ne l'a pas trahi, pas trompé, ne lui a jamais menti. Et c'était aussi être honnête que de partir... Chraspok ne pouvait rien changer à ça, à sa propre métamorphose, à son amour intact envers une femme qui elle même était restée telle qu'il l'aimait, au fait qu'il ne pouvait redevenir celui d'avant, ni oublier, ni faire table rase. Il ne commandait pas ses cauchemars, ses hurlements qui déchiraient les sommeils du quartier, il ne commandait pas ses obsessions, ni son mépris de la légèreté apparente de ses acolytes de comptoirs... Il s'échauffait, il s'empourprait, il revivait les combats contre des inconnus prétendus ennemis, il était coléreux et cherchait la merde, résigné en plus qu'aucune main douce ne l'effleurerait avec désir et simplicité... Environ 30 ans et les plaintes des voisins lui pendant au nez, en plus de ses innombrables bières, on l'assommera quotidiennement de puissants antipsychotiques en soins ambulatoires. Il sera libre et décadent jusqu'à épuisement.

 J'aime bien parler doucement avec Chraspok, avant que la quantité démesurée nécessaire pour commencer à le terrasser fasse son effet, car entre les horreurs de ses nuits et celles engendrées par ses beuveries, Chraspok est un garçon presque exagérément rêveur, et plein de projets improbables. Il est en outre un travailleur acharné et courageux qui parle avec enthousiasme des tâches trop lourdes qu'on lui confie pour valoriser sa force physique, et les contraintes horaire qu'on lui impose, que ses insomnies lui permettent d'honorer.

 Comment se mettre un seul instant à la place d'un jeune homme en train de tirer sur une sorte de sosie étranger, qui estimait comme lui ne faire que son devoir, et qui découvre une fraction de seconde trop tard que ce devoir là, dans l'absolu, n'existait même pas ?

Question toute aussi difficile à affronter que celle d'anticiper la perte de mon (ton - vôtre) enfant...

 C'est le jour et l'heure où Chraspok est calme. Il a dessaoulé de la veille, écarté de son esprit les dernières hallucinations de la nuit, et n'a bu qu'une dizaine de bières à d'autres comptoirs avant d'entrer à "Notre Fortune du Pot". Aujourd'hui il est calme et même muet, moi-même je ne sais que lui dire, et la solitude à deux est encore plus lourde à porter...

images (52)J'ai l'idée surfaite de sortir un papier pour écrire des pensées. Je voudrais parler de tendresse mais rien ne vient. Je crois que je n'ai pas de tendresse. Je n'aurais à écrire que des désirs inassouvis, des frustrations, de la culpabilité dont personne ne se doute. Des états d'âme sans intérêt me dis-je. Le fait est que je suis aussi incapable d'écrire que de lire plus de 3 lignes.

 J'en suis à mon 3è ou 4è verre de blanc, je m'excite un peu, je commence à faire des jeux de mots débiles. Pendant que je cherchais l'inspiration, le bar s'est empli. Je n'ai jamais interrompu mon jeu de regards vers la porte d'entrée pour LE voir la première s'IL arrivait.

Il n'est que midi. Samedi. Il doit aller de marché en marché, c'est la fin du printemps moins 1 avant l'an 00, il fait vraiment beau et assez chaud depuis quelques jours, il doit avoir une mine superbe. Il passe pour être laid et négligé, je le vois port altier auréolé de lumière, éternellement fiévreux, me semble pétri de pensée et de sagesse. Il parle peu mais toujours d'une voix basse et polie. Il vit dehors, ses vêtements sont fatigués, mais lui est grand et droit. Il se découvre peu même aux beaux jours. Sec mais robuste, ses muscles se dessinent à travers ses pulls et ses jeans bien à sa taille. L'hiver, il porte des cols roulés, un long vieux manteau de cuir et laisse pousser un peu sa barbe. L'été, les cols ouverts laissent au regard une pomme d'Adam saillante sur un cou fort et est le plus souvent rasé de près. Son visage s'est vite buriné, des vents d'hiver aux soleils d'été, depuis quelques années qu'il traîne par là. J'ai 46 ans, je parais plus, peut être lui aussi. Je sens bien que mon admiration est exagérée, elle n'est fondée que sur son aspect physique, sur son comportement paisible. Mais il m'obsède. Depuis combien de saisons me gratifie-t-il de son simple baiser sur le front, et plaisantons-nous quelques fois au hasard de quelques rencontres autour d'un verre ? Je me dis que j'ai préservé mon rêve de femme pour lui, et que c'est à moi de réveiller son rêve. Il a l'air d'un ascète sexuel, et moi j'oublie les bras dans lesquels je me suis endormie trop saoule, trop souvent, ces dernières années.

 Les photos sur lesquelles je pleurais ce matin me reviennent à l'esprit. Des bacs à sables, des piscines, des plages, et deux marmots tout nus ou en maillot de bain, bronzés et faisant semblant de grelotter, sortant de l'eau en pein soleil. L'hiver, emmitouflés dans les anoraks, écharpes et gants colorés etc etc... J'ai essayé d'arrêter mon regard sur quelques-unes, rares, ou moi-même, leur mère, si jeune, étais photographiée avec l'un deux dans mes bras, comme une vierge à l'enfant moderne et un sourire de bonheur tranquille que je serais incapable de reproduire aujourd'hui. J'étais heureuse mais aussi triste que maintenant, j'ai toujours été triste, il ne fallait pas se laisser prendre par mes éclats de rire.

Comment pourrais-je deviner que le bonheur simple me reviendra et que je serai joyeuse aussi ? Comment imaginer tous les futurs nécessaires renoncements,  les accords que j'établirai avec moi-même, et aussi face au reste du monde ?

En attendant personne dans ma vie n'est à sa juste place, je confonds tout, je me crois seule.

ETE - An 4 avant An 00 (Flaschback)

Maman est venue comme chaque été, elle a rencontré le grand Manko, un homme marié adultérin, mon amant du moment.

ETE - An 3 avant An 00

Maman est venue comme chaque été, elle a rencontré le petit Kirpif, un homme marié libertin, mon amant du moment.

Les étés suivants, elle ne viendra plus, elle a des douleurs, elle commence à être fatiguée de ses voyages à travers toute la France pour voir ses enfants.

ETE - An 2 avant An 00

C'est moi qui me suis déplacée avec mon aîné grand enfant. Nous avons fêté un grand âge de maman dans la maison et sur le grand terrain de son aîné enfant. Quelques jours avant, je sortais des urgences psychiatriques. Mon amant du moment était parti du jour au lendemain prendre l'air, là où vivait son ex-compagne. Sentiment exagéré d'abandon, trop d'alcool sur les médicaments habituels = délires hallucinatoires = urgences psychiatriques. Ma famille est inquiète, effarée, choquée. Je crois que tout le monde pense que je suis devenue alcoolique. Heureusement mon aîné enfant a l'air d'applomb. c'est vrai que je vis dans un milieu de bars, que je bois trop, mais si l'alcoolisme me guette, il ne me happera pas. Personne ne mesure l'ampleur de ma maladie, celle qui ne se soigne pas avec toutes les licites drogues que l'on me prescrit. Mon audace est mal placée, mes provocations aussi. Je n'aurais pas voulu ça pour ma mère. Mais ma souffrance est à hurler, je ne sais plus quoi faire.

images (74)ETE - An 1 avant An 00

Je bois déjà beaucoup moins mais mon amant du moment boit de plus en plus. Pendant que ses potes me sourient, me convoitent, me draguent grossièrement et qu'ils me révulsent, il s'abîme et s'enfonce dans d'interminables derniers verres, et je dors seule, écrasée de benzodiazépines, de frustrations, de dépit, d'amertume, du gâchis des vacances ratées. Mais je ne lâcherai pas prise tant qu'il ne me désirera pas, c'est à dire dans trop longtemps, quand enfin moi-même je ne supporterai plus le moindre grain de sa peau, le simple timbre de sa voix, le plus petit de ses mensonges, la plus minable de ses jalousies. 

Je n'étais pas une compagne facile ni rassurante, j'étais malade, sur médicamentée sur ordonnance, avide d'être désirée et aimée de cet homme là, qui ne pouvait pas être et faire autrement que ce qu'il était. J'étais en péché d'orgueil et de convoitise.

A côté de ça, ma gentillesse, réelle, était bien peu de chose. Ma bêtise supplantait tout et c'était un amour impossible, tu sais, ce genre d'amour inoubliable, nourri uniquement de rêves non partagés, d'hypothèses irréalisables, d'obstacles insurmontables. 

Ce genre de passion destructrice...

ETE - quelques semaines avant l'An00

Service de réanimation intensive au C.H.U pendant 5 jours et 3 dialyses dans un coma artificiel où corps et âme j'ai lutté dans les nimbes de l'inconscient contre le SUR-excès des ces médicaments licites et prescrits pendant des années, qui ne m'auront aidé à guérir (on dit rémission, pas guérison non-non-non) que par le rejet déterminé que j'en ai fait enfin. Plus (+) 2 grosses semaines au service médico-légal.

images (27)ETE An 01

Je suis  enfin douce avec moi-même avant tout autre. Je ne suis plus avide de rien. Je sais la place que chacun tient dans ma vie. Je ne confonds plus rien ni personne. Je ne désire plus être aimée, et maintenant je sens qu'on m'aime et comme on m'aime. Et l'amour que je ressens est grand, beau, fort. Oserais-je dire ... universel.

 

Le personnage que je guettais assidûment n'existe pas, il n'est que le fantasme de ce que je souhaite être, cet être libre et solide que je deviendrai quand je me sentirai entourée de lumière.


Chraspok est un exemple douloureux de mes rencontres de bars. Je n'oublie pas tous les autres.


Demain, avec d'autres, j'écouterai ailleurs ces gens seuls, malades ou brisés, je serai capable d'aller sur leurs collines et leur dire, sûre de moi : "vous n'êtes plus tout à fait seuls".
 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 16:31

images--19-.jpgFais Gaffe ! Ne t'absente pas, reste, reste, ce n'est encore que la réalité qui vient te mentir à l'oreille, l'alcool qui te susurre des ma chérie et tu hurles, c'est normal, tu n'es pas chérie du tout. Tu es la proie qu'il essaie d'enfermer dans un rêve que tu ne partages pas...  Pendant qu'il boit, continue à t'accrocher à ta nécessité de vivre, pendant qu'il s'enferme, continue à escalader le cauchemard de la montagne car à l'horizon tu trouveras tes mers et tes océans, et loin ton rêve.

OH RAGE, tu es mon espoir, explose enfin, explose toujours le plus tôt possible. Aujourd'hui est horreur, abandon, absence, manque, attente, il faut qu'aujourd'hui passe dans cette douleur du non-amour. Tiens bon.

Te souviens-tu autrefois, quand les douleurs dans tes entrailles te jetaient à terre et tu rampais aveuglément en émettant des sons rauques et déchirants ? Et plus tard quand, ivre de tes larmes, tu te tordais dans ta couche, te tapais la tête contre les murs et émettais encore ces horribles sons rauques à défaut d'hurler ? Et les jours passés, les semaines et les mois de prostration et de mutisme, de dépression ? A l'époque, tu t'en voulais toujours de quelque chose : à un certain moment, tu n'avais pas été à la hauteur de ton propre amour.

Aujourd'hui la souffrance est toute autre, elle est l'expression d'une colère refroidie, réactivée chaque fois qu'il boit.

Reste libre de lui. Tiens bon.

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 11:07

Misère.....

 

images--58-.jpg Grenoble, une ville phare ?

images (21)

Jo Briant Porte-parole de la Coordination iséroise de soutien aux sans papiers

c/° CIIP- Maison des Associations 6 bis, rue Berthe de Boissieux 38000 Grenoble Grenoble le 31 mars 2011

Monsieur Eric Le Douaron Préfet de l’Isère

Place de Verdun 38000 Grenoble

LETTRE OUVERTE au Préfet de l’Isère

Monsieur le Préfet,

Mercredi 30 mars était appelé par 25 organisations associatives*, syndicales et politiques un rassemblement Place de Verdun intitulé « NUIT SOLIDAIRE », en solidarité avec les centaines de personnes –familles comme isolés, demandeurs d’asile ou de séjour – dont l’hébergement hivernal prend fin et qui risquent fort d’être à la rue, soit dans l’immédiat soit à court terme, puisqu’il n’est question que d’un relogement partiel pour une durée maximale d’un mois. Notre mot d’ordre, qui reprend ce qui est affirmé par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme comme par notre Constitution et de nombreux textes internationaux, était : « ÉTÉ COMME HIVER UN TOIT, C’EST UN DROIT ! ». Depuis les années 2 000 de nombreux rassemblements de ce type se sont déroulés Place de Verdun, y compris des « nuits solidaires » avec abris et tentes, sans que cela pose le moindre problème.

Dès le début de ce rassemblement les forces de police nous ont signifié de multiples interdictions : pas de tentes, pas de matelas ou même de sacs de couchage ( !), pas d’affichettes A3 reprenant le mot d’ordre ci-dessus que nous voulions tout simplement suspendre sur une corde tendue entre deux arbres ! Et enfin, cerise sur ce gâteau liberticide, interdiction de rester au-delà de minuit .

Des membres de nos organisations, révoltés par ces interdictions aussi absurdes qu’attentatoires aux libertés élémentaires, ont osé dresser une tente, comme l’ont pourtant fait à de multiples reprises dans plusieurs villes les Enfants de Don Quichotte ou des membres d’Emmaüs ou encore de Médecins du Monde, et alors même que des dizaines de femmes, d’enfants, d’hommes vivent dans des conditions très précaires sous des tentes à Grenoble Ce simple geste a suscité aussitôt une charge brutale sans sommation- d’une trentaine de policiers, fumigènes à l’appui. Lors de deux autres charges brutales, un manifestant qui attendait stoïquement et pacifiquement cette « vague » policière a été traîné à terre et emmené à l’hôtel de police, où il est resté, contrairement aux promesses d’une responsable de la police, jusqu’au lendemain matin à 10H30, accusé d’une façon absurde de « rébellion » ! En outre, trois autres manifestants ont été blessés, notamment à la tête. S’il est une évidence qui a frappé toutes les personnes et observateurs présents, c’est le contraste saisissant et manifeste entre le comportement agressif et violent de votre police et le comportement constamment pacifique et non violent des 150 militants associatifs présents.

Monsieur le Préfet, je n’hésite pas à vous dire, et tous les militants pacifiques associatifs présents diraient la même chose, que les ordres que vous avez donnés aux forces de sécurité et les interdictions multiples que vous leur avez demandé de nous imposer constituent une grave atteinte aux libertés et aux droits d’expression et de manifestation. Cette dérive sécuritaire aurait-elle pour but d’occulter les manquements à votre devoir légal d’assurer un toit, notamment aux demandeurs d’asile ? Toujours est-il que nous continuerons inlassablement d’exiger un toit pour chaque femme, chaque enfant, chaque homme : nous n’accepterons jamais qu’ils soient jetés à la rue et exposés à l’insécurité la plus extrême. Vous savez que vous pouvez user de votre droit – votre devoir – de réquisition, ce ne sont pas les logements vides, publics et privés, qui manquent.

Croyez bien, Monsieur le Préfet, à notre volonté et à notre entière détermination afin que soient respectés les droits et la dignité de tout citoyen, qu’il soit étranger ou français.

Pour la Coordination iséroise de soutien aux étrangers,

Jo Briant

Grenoble ce 31 mars 2011

* AC !contre le chômage- ADA (Accueil demandeurs d’asile)- ADES- APARDAP- ATTAC Isère- Centre d’Information Inter-Peuples- CIMADE- Collectif de soutien aux réfugiés algériens- Europe-Ecologie/Verts Isère- FASE 38- GO Citoyenneté- La Patate chaude- Ligue des Droits de l’Homme- Les Alternatifs- LSD [Ligue des travailleurs sociaux en danger]- NPA- PAS Pour une Alternative Syndicale]- Pastorale des Migrants- Parti socialiste- PCF Isère- PCOF- Rasl’Front Voiron et Grésivaudan— RESF 38- RUSF 38- Solidaires 38- Sud Education

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